Equateur : un spectre hante l’Europe

Nous publions cette traduction non officielle de l’article publié par le Front de défense des luttes du peuple équatorien.

“Un spectre hante l’Europe” c’est palpable, c’est évident, c’est exprimé de différentes manières.

La lutte des classes peut finalement être considérée comme une lutte revendicative d’un autre ordre ; de genre, d’ethnie, d’immigrés, etc. qui expriment tous leur mécontentement et leurs contradictions avec le capitalisme.

Ce qui s’est passé en France, c’est précisément cela : les masses de travailleurs en ont assez de vouloir continuer à vivre dans les conditions qui sont les leurs : opprimés, exploités, discriminés, persécutés, stigmatisés comme criminels ou terroristes ; bref, une longue liste qui exprime l’impossibilité pour la bourgeoisie de continuer à gouverner comme elle le fait depuis des siècles, générant ainsi une condition révolutionnaire optimale.

Entre ces deux aspects, ce qui est important c’est la tendance, ne voulant pas continuer à vivre sous le joug du capital et tout ce que cela signifie, à affronter la dictature de la bourgeoisie, son appareil bureaucratique et militaire.

Les manifestations violentes et justes des travailleurs en France ont frappé l’un des centres de gravité les plus importants du capitalisme et de l’impérialisme en Europe. Elles confrontent la vieille société, ses appareils répressifs, les hordes fascistes qui se tournent vers le soutien de l’insoutenable. L’affrontement avec le dispositif militaire a sa particularité, les forces répressives de la France ont historiquement été sanglantes, discriminatoires, et l’on voit que la seule façon d’imposer un “statu quo” est dans les circonstances violentes par lesquelles les grandes majorités françaises ont été forcées de répondre ; les frapper, les blesser, détruire leur infrastructure, les faire changer de camp par peur ; miner leur capacité opérationnelle, les épuiser.

Le prolétariat a fait ressortir sa profonde haine de classe, son mépris pour un système qui, en plus d’être économiquement prédateur, cherche à plonger les travailleurs dans l’humiliation et la soumission absolue. En ces jours de lutte, il a été essentiel de libérer la rage refoulée, aujourd’hui alimentée par l’assassinat du jeune homme de 17 ans d’origine marocaine, Nahel Merzouk.

ON A RAISON DE SE RÉVOLTER.

Des dizaines de milliers de travailleurs, d’étudiants et d’autres personnes sont non seulement descendus dans les rues de Paris pour protester, mais ont pratiquement assiégé, de l’intérieur, des villes comme Amiens, Dijon, Lille, Lyon, Nice, Rouen et Toulouse. En fait, aujourd’hui, les masses d’autres villes se sont jointes à cette lutte contre l’État et ses institutions, signe qu’en France, comme dans d’autres pays européens, le spectre du communisme rôde avec force, avec l’intention claire de détruire tout ce qui est vieux, dépassé, ce qui n’est plus du tout compatible avec les masses ouvrières, avec l’humanité tout entière.

En conséquence, les masses ont déclenché une insurrection violente qui a dévasté tout sur son passage ; en fin de compte, elles sont les enfants légitimes de la Commune de Paris, des efforts de mai 68 ; elles ont clairement indiqué que la violence révolutionnaire est la voie à suivre, qu’il n’y a pas de place pour le parlementarisme ou pour traiter avec les ennemis de la classe et du peuple.

Près de 800 locaux et 1200 véhicules incendiés ; paralysie de la structure économique, destruction de grandes entreprises ; affrontement avec la police criminelle, faisant de nombreux blessés. La réaction attaque, c’est évident, mais ce qui est important, c’est la force et la décision des masses de s’élever au-dessus d’un État qui est fort au sens figuré, mais qui n’est rien d’autre qu’un tigre de papier, un chiot désemparé. Fort à l’extérieur, attaquant d’autres pays comme l’Afghanistan, la Syrie ou l’Afrique, tirant sur des jeunes désarmés, les exécutant pratiquement, mais à l’intérieur il est faible, en état de décomposition. Son appareil militaire, son industrie de guerre, l’appui des Yankees et autres sortilèges ne lui sont que peu ou pas utiles face à la force toute-puissante des masses ; il en est ainsi depuis toujours ; il en sera ainsi pour toujours.

On a raison de se révolter, ce que les masses françaises ont fait est juste, nous saluons leur combativité, nous saluons leur décision d’affronter le vieil Etat bourgeois et sa dictature, c’est ce qu’il faut faire. Mais il y a encore du travail à faire, c’est aux Maoïstes de France de reconstituer leur Parti Communiste et de le mettre à l’avant de la lutte prolétarienne, sinon cet effort vital restera une action spontanée.

Le prolétariat et le peuple de l’Equateur sont solidaires du prolétariat et du peuple de France, de leur juste lutte, de leurs justes méthodes pour affronter la réaction et son appareil.

ON A RAISON DE SE REVOLTER !

ON A RAISON DE SE REVOLTER ICI ET MAINTENANT !

PEUPLES D’EUROPE, RÉVOLTEZ-VOUS !

RIEN N’EST DIFFICILE EN CE MONDE SI L’ON OSE EN GRAVIR LES SOMMETS !

LE PROLÉTARIAT INTERNATIONAL AUX CÔTÉS DE LA CLASSE ET DES MASSES RÉVOLTÉES DE FRANCE ET DU MONDE !

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